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Produire et fabriquer son aliment en bio

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Le cahier des charges bio stipule qu’un élevage doit produire au moins une partie de l'alimentation du cheptel sur la ferme (minimum 30 % en 2022). De plus, l'alimentation des porcs représente 75 à 80 % du coût de revient du porc. Ainsi, la rentabilité - et la sécurisation en approvisionnement - d'un atelier porc bio passe notamment par sa capacité à produire une partie de ses aliments sur la ferme. La maîtrise du poste culture, surtout dans un contexte de concurrence sur les approvisionnements, peut donc s'avérer stratégique voire cruciale.
La conduite de parcelles en grandes cultures bio, surtout si elles n'entrent pas en rotation avec des prairies, ne s'improvise pas. Elle doit être réfléchie en amont et nécessite une attention toute particulière.

 Les cultures bios

La rotation, un levier incontournable

En agriculture biologique, la rotation culturale est un levier agronomique incontournable. Inscrite dans le cahier des charges AB, elle est indispensable au maintien de la fertilité des sols, à la maîtrise des plantes adventices et des maladies cryptogamiques. La rotation introduit une diversité végétale qui facilite l’adéquation entre les besoins des plantes et les ressources des sols.

Maîtriser les adventices

La maîtrise de la flore adventice est un enjeu majeur en agriculture biologique. C’est pourquoi leur contrôle nécessite une connaissance de leur fonctionnement afin d’identifier les techniques de lutte les plus pertinentes.
C’est à travers la formation, la pratique, les échanges entre pairs, le choix d'un matériel adapté, que l'on progresse.

 Maintenir la fertilité des sols

Le mode de production biologique repose avant tout sur l’activité biologique du sol. Il exclut l’usage des engrais minéraux de synthèse. Ainsi, les rotations des cultures, les apports de matières organiques fraîches ou compostées, la culture de légumineuses et d’engrais verts constituent le socle du maintien de la fertilité des sols en bio.

Intérêt des mélanges céréaliers

Associer des espèces végétales au sein de la même culture présente de nombreux avantages dans les parcelles où le recours aux intrants est limité. Les associations sont rustiques : la diversité de leur composition (2, 3, 4 espèces voire plus) permet une résistance accrue à l’aléa climatique, et une réduction de la sensibilité aux maladies et aux ravageurs. Les associations d’espèces limitent le développement de flores adventices par une couverture du sol dense. Enfin, les associations présentent une grande souplesse d’utilisation en fourrage ou en grain. La fixation symbiotique des légumineuses réduit considérablement les besoins azotés des cultures en place.

A noter : les organismes stockeurs n’acceptent généralement que des cultures simples ou des mélanges binaires (2 espèces max dans le mélange).

La valorisation des matières premières

L’éleveur de porc bio est aussi un cultivateur. Pour alimenter ses porcs, il peut produire une partie de son aliment sur la ferme, notamment les céréales et les protéagineux, conduits en pur ou en mélange. On retrouve classiquement :

Apport d’énergie

  • Blé ; Orge ; Triticale ; Avoine, en pur et/ou en mélanges
  • Maïs sec, humide ensilé en silo couloir ou en boudin

Apport de protéines

  • Pois (fourrager et protéagineux), féveroles, en pur et/ou en mélanges, lupin
  • Certaines associations sont couramment utilisées :
    • Orge - Lupin
    • Blé - Féverole
    • Orge – Pois
    • Triticale - Pois

L’éleveur doit régulièrement jongler entre :

  • les besoins du cheptel,
  • ses capacités à produire une partie de son aliment,
  • la valeur des matières premières dont il dispose,
  • les opportunités qui se présentent*, pour trouver le meilleur compromis équilibre alimentaire-équilibre économique.

 

Des outils existent pour formuler ses aliments en fonction de ses besoins et des matières premières disponibles.

*Il est possible de valoriser des ressources disponibles localement, tel le lactosérum produit chez un voisin laitier bio, des levures et/ou des drèches de brasseries bios locales.

Fabriquer son alimentation biologique à la ferme

Pour garantir aux animaux un aliment de bonne qualité toute l’année, il faut être rigoureux sur la propreté de la récolte et les conditions de stockage des grains. Les cultures en mélange (ex : triticale – pois) sont intéressantes sur le plan agronomique. Pour être bien valorisés par les porcs, ces mélanges doivent idéalement être triés à la récolte pour pouvoir stocker séparément la céréale et le protéagineux. Toutefois, le mélange peut également être stocké et valorisé tel quel tant qu’il ne représente pas plus de 30 à 40 % de la ration journalière.

Ne pas oublier d’incorporer dans l’aliment, l’aliment minéral qui apporte les minéraux et les vitamines, indispensable pour répondre aux besoins des animaux.

Fabriquer son aliment à la ferme ne s’improvise pas. Pour être sûr de faire les bons choix, il est recommandé d’échanger régulièrement avec d’autres FAFeurs. N’hésitez pas à prendre contact avec l’association AIRFAF (Association Inter-Régionale des éleveurs fabricants d’aliment à la ferme) de votre région.

Témoignage d’éleveur (vidéo Sécuporc bio)

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