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La gestion des parcours extérieurs

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« De l’herbe sur le dessus préserve le dessous »

Le maintien d’un couvert végétal permanent doit être un objectif essentiel si l’on souhaite protéger l’environnement. En effet, l’enherbement va favoriser le recyclage des déjections, l’herbe puisant les fertilisants nécessaires à sa croissance. La présence d’un couvert végétal permanent joue également un rôle important au-delà du seul aspect environnemental. La relation entre la truie et l’herbe est extrêmement dynamique : elle façonne un comportement dont les conséquences se font sentir sur les performances, le niveau de couvert et l’équilibre nutritionnel.

La répartition des reliquats azotés est très inégale sur les parcs : la présence d’azote est en rapport étroit avec les zones de vie des animaux. Ainsi, les surfaces sur lesquelles la nourriture est distribuée et les abords des abris sont les emplacements qui recueillent la majorité des déjections des animaux. Ces zones sont également celles où le couvert végétal est le moins dense (piétinement plus important).

Toutes choses égales par ailleurs, les reliquats azotés sont plus abondants lorsque le parc est dégradé. La dégradation des parcs provient du piétinement exercé par les animaux, ainsi que du comportement de fouissage excessif des truies, favorisé par l’absence de boucle au groin.

 

Comment conserver l’herbe sur les parcs ?

Implantation précoce de la prairie

Une prairie doit être réalisée au moins 8 à 9 mois avant l’entrée des truies sur la parcelle. L’idéal est de semer derrière une céréale avant les premières pluies. Un fauchage ou un temps de pâture par des ruminants permet une bonne installation du couvert.

Pour le choix des espèces prairiales, un mélange graminées / légumineuses est bien adapté. Par exemple, Ray-grass anglais, pâturin des prés, trèfle blanc. L’objectif est de créer un couvert gazonnant, avec une végétation assez rase qui résiste au piétinement, et une production fourragère qui s’étale sur toute l’année. Pour les graminées, on privilégiera des variétés « tardives » pour que la floraison arrive le plus tard possible (plante plus dure).

Il faut éviter :

  • les espèces qui deviennent trop dures à la montaison comme la fétuque, le dactyle. Elles feront l’objet de refus par les truies

  •  les espèces qui ont besoin de plusieurs saisons pour s’installer. Le couvert doit se développer rapidement sur ces prairies de courte durée (environ 3 ans)

Respecter les normes de surface

Si les parcs étaient occupés 12 mois sur 12, la règlementation AB impose une surface minimale de 1538 m2 par truie. En pratique, les surfaces allouées aux truies sont plus faibles, en général de l’ordre de 500 à 700 m2, mais les parcs sont laissés au repos une partie de l’année.

La nature du sol entre également en ligne de compte dans le choix des surfaces. Plus le terrain est lourd (argileux) et sensible à la dégradation par les truies, et plus grandes doivent être les surfaces.

Les surfaces nues sont liées aux déplacements des truies et leurs activités : autour de la cabane, des auges, des abreuvoirs, en périphérie des parcs, sous les arbres et haies. Pour répartir au mieux cette activité, la forme carrée des parcs améliore l’occupation du parc.

Prévoir des parcs supplémentaires

Les parcs supplémentaires sont indispensables pour garantir une rotation régulière et des temps de repos suffisants des sols. Ils sont encore plus nécessaires en l’absence d’anneaux de groin. Par exemple, à la ferme expérimentale des Trinottières, 8 parcs supplémentaires ont été aménagés en maternité pour 15- 16 habituellement occupés pour une bande de truies, soit 1 parc libre pour 2 occupés. Ainsi,  les parcs endommagés peuvent être laissés au repos pendant 2 mois ou plus. Cela laisse le temps de niveler le sol, et si nécessaire ressemer avant l’entrée suivante en maternité. 

Cette pratique permet aussi aux graminées de grainer en été et de se ressemer spontanément.

Un parcours raisonné des engins sur la parcelle

Le passage quotidien du tracteur dans les allées dégrade les allées, surtout en période hivernale avec les intempéries (pluie, dégel). Il faut donc aménager des couloirs larges, sans angle aigu. Cela évite ainsi de passer toujours aux mêmes endroits avec le tracteur.

De plus, il faut prévoir un circuit raisonné sur le parcours pour que le tracteur se déplace sans demi-tour, ni va et vient. Toutes ces manœuvres sont néfastes pour le maintien du couvert. Notons que certaines clôtures sont suffisamment souples et élastiques pour que les roues des tracteurs passent dessus en biais : le jour du sevrage, il est ainsi possible de  traverser tous les parcs de maternité sans avoir à entrer /sortir par les barrières.

Des véhicules légers ou des pneus larges

Pour éviter les détériorations des couloirs, les éleveurs utilisent des véhicules légers type quad, mini-tracteur, ou même un attelage avec une mule ! On peut aussi stocker des aliments dans des containers ou d’anciens tanks à lait à proximité des parcs ; le tracteur n’est ainsi utilisé qu’au moment du remplissage, tous les 8-10 jours.

Déplacement des cabanes : à proscrire

Sous les cabanes, l’herbe ne repousse pas. Chaque déplacement d’un abri étend systématiquement la surface sans herbe. Il faut donc limiter au strict minimum ces mouvements. Il faut aussi éviter que les truies elles-mêmes ne déplacent les abris.

Entretien du couvert et lutte contre les mauvaises herbes

Le fauchage des parcs est souvent nécessaire à la période de forte pousse pour conserver un couvert toujours appétant pour les truies. Cette fauche permet aussi de lutter contre les mauvaises herbes dans les parcs avant leur floraison. Un broyeur attelé de petite dimension permet cet entretien régulier.

Des conseils agronomiques sont disponibles en ligne (bulletins AGRO de la Chambre d'agriculture -et- Enquête sur le chardon et le rumex) pour lutter contre le développement des mauvaises herbes (rumex, chardon, datura).

Pose de boucles nasales

En dernier recours, il peut être envisagé de recourir à la pose de boucles nasales, appelées aussi anneaux. La pose de boucles nasales en élevage porcin biologique ne peut être utilisée que pour les ateliers de porcs plein-airintégral et sous réserve toutefois d’être dûment justifiée et de réduire la souffrance des animaux au minimum. Le fouissement excessif du sol et les dégâts importants occasionnés aux parcours ou bien le risque de complication sanitaire peuvent notamment motiver le recours à cette pratique, à charge pour l’éleveur d’apporter la preuve à son organisme de contrôle que celle-ci était bien justifiée (pluviométrie, texture du sol, relief, attestation vétérinaire…). La douleur est prise en charge par une anesthésie ou analgésie suffisante. La pose d’anneaux est davantage à réserver aux truies et verrats mais dans certains cas, cette pratique peut se justifier pour les porcs charcutiers en fonction de leur âge et/ou de leur poids.

 

L’apport de fourrages grossiers

En production biologique, l’apport de fourrages grossiers, frais, secs ou ensilés est obligatoire dans l’alimentation des monogastriques. Ils doivent être ajoutés à la ration journalière. Dans le cas de l’élevage en plein-air, l’accès à un parcours herbeux répond directement à cette exigence. Dès lors, il est pertinent de l’utiliser au mieux pour apporter un réel complément à l’alimentation, que ce soit via le pâturage (au printemps et en automne), ou via la distribution sous forme de fourrages conservés (en été ou en hiver).

Les consommations spontanées de fourrages grossiers par des truies gestantes sont extrêmement variables d’un individu à l’autre et dépendent également de l’appétence des fourrages.

Quelques repères :

  • Sous forme de pâturage (20% MS) : de 1,5 à 2 kg de MS / truie / jour

  • Sous forme d’ensilage (35% MS) : de 0,8 à 1,6 kg de MS / truie / jour

  • Sous forme d’enrubannage (50% MS) : environ 0,8 kg de MS / truie / jour

L’économie possible en aliment concentré varie avec le niveau d’ingestion spontanée des fourrages grossiers.

Quelques repères :

  • Le pâturage (20% MS) en période de pousse de l’herbe remplace 1 kg d’aliment / truie / jour

  • L’apport d’ensilage (35% MS) à volonté remplace de 0,5 à 1 kg d’aliment / truie / jour

  • L’apport d’enrubannage (50% MS) à volonté remplace 0,5 kg d’aliment / truie / jour

Dans les élevages en plein-air intégral, un parcours herbeux peut offrir une ressource alimentaire complémentaire. Bien utilisé, le parcours permet de faire des économies en aliment complet. Par exemple, on peut semer un couvert à haute valeur protéique (riche en légumineuses) et appliquer la technique du pâturage tournant avec des paddocks pour maximiser l’ingestion par les truies.

Le pâturage des truies gestantes

L'élevage plein air des Trinottières

Si l’élevage plein-air concerne environ la moitié des truies biologiques en France, l’engraissement des porcs en plein-air est beaucoup moins fréquent dans les régions de l’Ouest de la France. En effet, pour engraisser des porcs biologiques en plein air, il faut beaucoup de surface, car la densité à l’hectare est faible.
Toutefois, certains éleveurs expérimentent des pratiques très innovantes comme le pâturage tournant des porcs charcutiers en plein air.

 

Des parcours attrayants

Les espaces de plein-air doivent être attrayants pour les animaux de l’espèce porcine. Les espaces extérieurs offrent les conditions du climat extérieur ainsi qu’un accès à des abris et moyens permettant aux animaux de réguler leur température corporelle. Pour assurer le confort des truies en périodes de fortes chaleurs, il est impératif de respecter les fondamentaux : des bauges, de l’ombre, de l’eau à volonté !

Dans la mesure du possible, la préférence est donnée aux champs plantés d’arbres ou aux forêts, ou encore aménagés avec des haies bien positionnées. Ainsi les techniques d’agroforesterie trouvent toute leur place sur les parcours plein air destinés aux porcins.

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