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Maîtriser la conduite en bandes

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Dans un atelier de naissage, le travail est rythmé par la succession de trois activités régulières : le sevrage, les inséminations et les mises bas. L’organisation du travail autour de ces trois activités dépend du choix de la conduite en bandes. Cette pratique permet d’avoir des groupes d’animaux de taille identique au même stade physiologique. Différentes conduites sont possibles avec chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Le choix dépend des objectifs de l’éleveur et de la disponibilité en main-d’œuvre.

Contexte de la production biologique

Lors de la conversion d’un cheptel de truies au mode de production biologique, deux exigences du cahier des charges imposent de bien réfléchir le choix de la conduite en bandes :

  • Les truies doivent allaiter leurs porcelets jusqu’au sevrage à 40 jours minimum. L’âge au sevrage impacte la durée du cycle de reproduction de la truie (qui passe de 20 ou 21 semaines en production conventionnelle à 23 ou 24 semaines en production biologique) ;
  • L’utilisation d’hormones ou de substances analogues en vue de maitriser la reproduction est interdite (par exemple, pour l’induction des mises bas ou le groupage des chaleurs). La gestion des retours en chaleurs des truies sera donc facilitée si l’intervalle entre bandes est égale à 3 semaines (ou à un multiple de 3 semaines) qui correspond à la durée du cycle ovarien de la truie.

 

La conduite en bandes permet un groupage des chaleurs et des mises-bas des truies ce qui facilite grandement la surveillance ou les pratiques d’adoption en maternité. Un autre objectif est d’avoir des sevrages groupés pour constituer des lots de porcelets d’âge identique.

Le cycle de reproduction de la truie est composé de 3 éléments : durée de lactation / intervalle sevrage-insémination / durée de gestation. La durée de gestation est de 114 jours, et l’intervalle sevrage-insémination est relativement constant autour de 5 jours. C’est donc la durée de lactation (choisie par l’éleveur) qui peut faire varier la durée du cycle reproduction.

En production biologique, bien que l’âge minimum au sevrage soit de 40 jours d’âge, le sevrage est plutôt réalisé à 42 ou à 49 jours, c’est-à-dire un multiple de 7 jours, pour que le sevrage soit toujours réalisé le même jour de la semaine.

Ainsi la durée du cycle complet de reproduction d’une truie biologique est de :

  • 23 semaines (161 jours) avec 42 jours de lactation
  • 24 semaines (168 jours) avec 49 jours de lactation.

Avec un sevrage à 42 jours, les intervalles entre bandes seront toujours irréguliers, car le nombre 23 est un nombre premier (il n’est ni divisible par 3 ni par 6 par exemple). A  l’inverse, avec un âge au sevrage de 49 jours, les intervalles entre bandes seront réguliers dans la majorité des cas car le nombre 24 est divisible par 3 (3 x 8) ou par 6 (6 x 4).

Conduite en bandes avec un sevrage à 42 jours

En contrepartie, un âge au sevrage de 49 jours entraine une baisse de la productivité annuelle des truies. En raison d’un cycle de reproduction allongé d’une semaine, la truie produira un peu moins de portées par an (2,17 contre 2,27 portées par an avec un sevrage à 42 jours).

Conduite en bandes avec un sevrage à 49 jours

Comment choisir sa conduite en bandes ?

Pour optimiser l’organisation du travail (sur la semaine ou sur l’année), la conduite en bandes va permettre de grouper les tâches à réaliser. Ainsi, avec certaines conduites, il sera possible d’avoir des semaines moins chargées en travail ce qui peut libérer du temps pour d’autres activités.

Plus le nombre de bandes est faible et plus il y a de semaines allégées en temps de travail entre deux bandes. A l’inverse, plus le nombre de bandes augmente, et moins il y a de semaines allégées en temps de travail. A titre d’exemple, il y a 5 semaines allégées en temps de travail entre deux bandes avec la conduite en 3 bandes, il y a 3 ou 4 semaines allégées en temps de travail entre deux bandes avec la conduite en 4 bandes,  et il y a seulement 1 semaine allégée en temps de travail entre deux bandes avec les conduites en 7 ou 8 bandes.

A noter que certaines conduites cumulent parfois deux activités de reproduction sur une même semaine. Par exemple, il y a parfois 1 semaine « IA et Mise bas » avec la conduite en 3 bandes et il y a de nombreuses semaines « Sevrage et Mise bas » avec les conduites en 4, 7 ou 8 bandes.

Semainier type selon la conduite en bandes choisie pour un sevrage à 42 jours.

Outre l’effet sur l’organisation du travail, le choix de la conduite en bandes aura également des impacts dans 3 autres domaines : la gestion de la reproduction, le nombre de bandes à loger par stade et la taille des lots d’animaux.

La gestion de la reproduction

Pour faciliter la gestion de la reproduction, l’idéal est que la durée d’intervalle entre bandes soit égale à 3 semaines (ou à un multiple de 3 semaines) comme la durée du cycle ovarien de la truie. En effet, si la truie n’est pas fécondée à la 1ère mise à la reproduction, elle revient en chaleurs naturellement 21 jours plus tard.

Le nombre de bandes à loger par stade

Le nombre de bandes à loger dépend du choix de la conduite en bandes. Il ne faut pas négliger les investissements parfois élevés liés à l’aménagement de parcours ou des places en bâtiment. Les éleveurs cherchent souvent à limiter le nombre de places de maternité, car ce sont les plus onéreuses.

A titre d’exemple, il n’y a qu’une seule bande de truies à loger en maternité avec la conduite en 3 bandes, alors qu’avec les conduites 4,5 ou 6 bandes, deux bandes devront être logées simultanément. Pour les conduites en 7 ou 8 bandes, trois bandes de truies seront à loger en maternité.  

La taille des lots d’animaux

Pour une commercialisation en filière courte, il est préférable de vendre des petits lots de porcs très régulièrement pour fidéliser la clientèle. Ainsi, les conduites en 7 et 8 bandes sont adaptées pour cet approvisionnement régulier et permettent de générer une trésorerie régulière.

A l’inverse, pour une commercialisation en filière longue, la demande est plutôt pour des lots de taille importante dans l’objectif de minimiser les frais de transport. Dans ce cas, il faudra plutôt choisir des conduites avec peu de bandes et donc un effectif d’animaux plus important par bande. A noter que, pour les conduites en 3 ou 4 bandes, le nombre de sevrages annuel est faible, l’impact de mauvais résultats sur 1 bande est plus important qu’avec une conduite en 7 ou 8 bandes

Zoom sur les différentes conduites en bandes

Différentes conduites sont possibles avec chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Le choix dépend des objectifs de l’éleveur et de la disponibilité en main-d’œuvre !

La conduite en 3 bandes

La conduite en 3 bandes permet de constituer des lots de taille plus importante pour les truies et les porcelets sevrés. L’avantage est d’avoir une seule bande à loger en maternité et une plus grande souplesse pour réaliser des adoptions entre portées. Avec 5 semaines allégées en travail,  cette conduite libère du temps pour gérer les autres ateliers de l’exploitation. L’inconvénient est le faible nombre de sevrages par an (6 ou 7) qui crée une forte sensibilité aux aléas (canicule, coups de froid, prédateurs...). La gestion des retours en chaleurs génère davantage de temps improductif du fait des intervalles longs (7 ou 8 semaines) entre les bandes.

La conduite en 4 bandes

La conduite en 4 bandes offre un bon compromis entre une gestion facilitée des retours en chaleur et le nombre de bandes à loger. Il faut juste accepter que les truies soient inséminées 42 jours  après un retour et non 21 jours. En conduite 4 bandes, les semaines de mise-bas sont espacées de 6 semaines ce qui laisse du temps disponible (3 à 4 semaines) pour d’autres activités. Cette conduite permet également de réaliser un meilleur vide sanitaire en maternité.

Les conduites en 7 ou 8 bandes

Ces conduites sont idéales pour une gestion facilitée de la reproduction. En effet, l’introduction des cochettes de renouvellement ou d’une truie après un retour en chaleur est facilitée. Ces conduites permettent également de répartir les risques d’infertilité suite à des épisodes de canicule, de coups de froid ou de problèmes sanitaires car il y a davantage de sevrages dans l’année. « On ne met pas tous ses œufs dans le même panier ! »

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